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Vous avez surement dû entendre parler de la crise liée à la pénurie de composants électroniques qui frappe autant l’industrie automobile que celle de l’électroménager et qui n’est pas prête de s’arrêter
Retrouvez l’article de Vincent, notre elephantech sur la partie hardware qui nous explique le contexte de cette crise et les solutions pour y faire face
Après une année 2021 marquée par la reprise et la relance industrielle, la demande est forte dans l’industrie et dans la « high-tech » grand publique. Mais l’engrenage mondial de fabrication de composants électroniques semble encore et toujours bien grippé, et sans doute que les difficultés d’approvisionnement continueront tout au long de cette année 2022…
"15 ans que je travaille dans le domaine de l’électronique, et je n’aurai pas pu imaginer qu’un simple microcontrôleur de 2-3 euros puisse se vendre 120 euros, rareté oblige. Sans compter un délai d’attente de quelques semaines quand nous avions l’habitude d’être livré le lendemain."
Bon nombre de composants sont aujourd’hui impactés : transistors, microcontrôleur, mémoire, FPGA, logique, capteurs… Le Covid et ses effets secondaires sur le marché de l’électronique bouleversent l’industrie spécialisée.
Enfin, des éléments connexes viennent augmenter la pression sur la fabrication des semi-conducteurs tel que la mise en place par les Etats-Unis, en 2020, de restrictions sur le plus grand fabricant de semi-conducteur chinois.
Les entreprises américaines se sont donc tournées vers Tawain Semiconductor Manufacturing et Samsung, deux autres géants du domaine. Mais une sécheresse historique en 2021 à Taiwan a impacté la production déjà très tendue de semi-conducteur, ceux-ci demandant une forte proportion d’eau lors de leur fabrication, et dès lors la production n’arrive plus à suivre la demande.
Les entreprises qui développent et produisent des cartes électroniques pour les intégrer dans leurs produits se retrouvent donc bloquées par 1, 2, 10 composants de leur BOM (Bill Of Materials) introuvables chez les différents brokers, ou dans des délais extrêmement longs.
Quelles solutions pourrions-nous mettre en place à l’avenir pour amortir ces phénomènes de pénurie et ces dépendances technologiques ?
Tout d’abord, dès la conception de la carte électronique, il faut encore et toujours pour chaque composant penser seconde source, troisième source. Cela vaut autant pour les composants actifs (microcontrôleur, transistors, AOP…), que les composants passifs (résistances, condensateurs…). On se souviendra en effet en 2018 de la crise des composants passifs.
Dès la conception aussi, on doit être prudent sur l’exotisme, le caractère unique d’un composant. Prenons l’exemple d’une LED RGB (rouge-vert-bleu) à intégrer sur une carte. On peut trouver la LED aux spécifications idéales en terme par exemple de luminosité, diffusion, mais dans un boitier et avec une empreinte unique au constructeur. Il est préférable, sans doute, de se rabattre sur une LED avec une empreinte standard à plusieurs marques, même si celle-ci présente des caractéristiques moins optimales.
Microcontrôleur, microprocesseur, FPGA et mémoires constituent souvent le cœur du système des cartes électroniques. Ce noyau dure qui présente un impact très important si un des composants n’est plus disponible ou obsolète, se voit de plus en plus souvent relégué sur une carte dédiée, une carte fille, qui vient se connecter sur la carte principale. En cas de changement de technologie sur cette carte fille, seule celle-ci est impactée par un re-routage, et non le système électronique complet. On peut envisager cette solution de carte fille sur d’autres circuits électroniques particuliers et uniques dans leur conception.
Lors du routage de la carte, et dans la mesure du possible on peut aussi penser double empreinte sur les composants actifs et passifs spécifiques. Parfois même en seconde source nous pouvons choisir des composants qui s’encapsulent dans l’empreinte du composant initial, car leur boitier est plus petit. En cas de rupture de l’un, la carte électronique est prête à accueillir l’autre. L’impact est ainsi moins élevé pour adapter rapidement la production en cours.
Enfin, il faut être pro-actif, même si la bande passante des équipes n’est pas toujours dédiée à ce sujet : pro-actif sur la fin de vie ou l’obsolescence des composants. Des logiciels de gestion ou des outils Internet dans lesquels on rentre une BOM permettent de connaitre le cycle de vie en production de chaque composant électronique, et ainsi, en avance de phase de mettre à jour des design électroniques avant obsolescence. Et c’est d’ailleurs dans ce marché du composant très tendu que des lignes de production de composants sont brutalement arrêtées, car en phase de fin de vie ou trop peux demander dans le marché actuel. Ces lignes de production sont réquisitionnées pour les fortes demandes du moment sur les composants d’actualités.
L’électronique est en évolution et en croissance permanente. De nouvelles crises cycliques ne sont pas à exclure à l’avenir.
Cela demande bien sûre de la réactivité, mais c’est surtout dès la conception qu’il faut intégrer de nouveaux paramètres (interchangeabilité, cloisonnement sur carte fille, statut et cycle du composant lors de sa pose sur la schématique).
Le concepteur ne doit plus seulement assurer le bon fonctionnement de chaque circuit face au cahier des charges, il doit aussi de manière assez systématique envisager les questions suivantes :
🐘 Nous remercions Vincent pour cet article complet. Si vous aussi vous souhaitez nous rejoindre en tant qu'ingénieur électronique n'hésitez pas à aller voir nos offres juste ici : https://www.elephant-technologies.fr/carriere/opportunites